Un site naturel à découvrir : son histoire humaine, ses vestiges, sa faune, sa flore...

"Une trentaine de kilomètres de gorges suffirait à faire de la Cère une perle des rivières du Massif central et de la ligne ferroviaire une des plus étonnantes de France " 

Introduction

Le caractère paysager du territoire a contribué à l’essor de deux pratiques particulières liées au bois. Le bois était une ressource considérable, présent en grande quantité sur les rives des Gorges de la Cère. Deux pratiques liées au bois étaient communes dans les Gorges de la Cère, au début du XXe siècle, à savoir les charbonnières et le flottage du bois.

 

riviere voie et foret

Les charbonnières


Les charbonnières

Le principe des charbonnières est une technique consistant à transformer le bois en charbon. L’ensemble de la construction en bois s’appelle une meule. Les charbonnières se localisent sur des places aménagées bien horizontales, dans des pentes. Les meules ainsi construites étaient larges de cinq à six mètres, parfois plus. Des traces noires peuvent être découvertes en remuant le sol, vestiges de charbons. Autrefois les gens étaient intéressés par le fait de ne pas porter de grosses masses de bois. Cette pratique constituait donc un réel atout car le charbon de bois était plus léger et avait un pouvoir calorifique doublement supérieur au bois ainsi que des qualités de réducteurs servants à extraire les minerais de la roche. Cette activité de combustion durait deux à trois jours. Des morceaux de bois plus ou moins verticaux et écorcés étaient entassés sur cette place horizontale puis recouverts de deux à trois remorques de terre. Celle-ci était ensuite mouillée pour constituer une croûte. Il fallait au préalable aménager une cheminée au centre de la meule et des aérations horizontales sous le bois. Le feu était allumé dans la cheminée. Celle-ci était ensuite refermée, et le charbon de bois se faisait du haut vers le bas. Pour faire descendre la combustion du bois vers le bas, dès que la fumée était bleue et non blanche, signe de combustion du bois, d’autres entrées plus basses étaient ouvertes et les supérieures sont fermées. → voir la BD.

Au départ, des aérations étaient également créées à la base de la meule pour l’alimenter en air ou non, soit en ouvrant soit en bouchant ses ouvertures. Durant la période de combustion, une personne se trouvait toujours à côté de la meule pour surveiller les aérations. Cependant, cette personne ne ralimentait jamais le feu. Elle n’intervenait que par un « jeu d’aération ». Malgré cela, la meule pouvait s’emballer et tout le bois pouvait être consumé. Une partie du charbon était alors perdue. Une fois la meule éteinte, le charbon était mis dans des sacs pour pouvoir le remonter. Il existait trois types de production. Celle-ci pouvait être soit artisanale, soit industrielle avec des meules en ferraille, soit par le retraitement des traverses de chemin de fer à Laval de Cère.

Cette activité était aussi bien pratiquée dans les Gorges de la Cère que dans toutes les autres gorges du département de la Corrèze, par exemple autour de la Maronne ou de la Dordogne. Dans les Gorges de la Cère, le bois présent utilisé était surtout du chêne, du marronnier, du charme ou du hêtre.

Une autre pratique, étroitement lié à l’un des anciens usages de la Cère elle-même, consistait à transporter du bois par voie d’eau, jusqu’à Laval de Cère ou Gagnac sur Cère, localité alors équipée d’un port.

 

Le flottage du bois

 Le flottage du bois

Vieille pratique exercée durant des siècles, le flottage du bois a longtemps contribué à l’alimentation des verreries. Les bûcherons, en amont, abattaient les arbres qu’ils jetaient dans la Cère pour être ensuite récupérés plus bas au niveau d’une mielle, lieu où les eaux sont plus calmes.  Puis, lors de la construction de la ligne de chemin de fer, des petits tunnels, situés sous la voie ferrée, servant à évacuer l’eau des ruisseaux adjacents, permettaient aussi aux bûcherons de faire passer des morceaux de bois vers la Cère pour le flottage. Les mérandiers postés tout au long du cours d’eau, dirigeaient alors les morceaux bloqués à l’aide grandes perches. Ainsi, ces morceaux alimentaient l’usine de tannin de Laval de Cère. Le flottage du bois permettait aussi de construire des merrains, planches obtenues en débitant un billot, tronc gros et court de bois de chêne ou de châtaigner, qui servaient à fabriquer des douves de tonneaux. Ce sont les fagots de merrains, pas encore courbés, qui étaient jetés dans la Cère. Le bois était alors conservé par l’eau jusqu’à ce qu’il soit récupéré en aval pour être utilisé. Les douves de tonneaux étaient alors cerclées et transportées ensuite vers Libourne par des gabarres, bateaux à fond plat. Les tonneaux ainsi fabriqués servaient surtout à la conservation du vin.

L’usage du bois ne reflète tout de même en rien une des activités les plus importantes qui eut lieu au fond des Gorges de la Cère. Il s’agit de la production d’énergie hydroélectrique qui, même si les usines sont aujourd’hui automatisées, reste encore d’actualité.

 

 

 
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