Un site naturel à découvrir : son histoire humaine, ses vestiges, sa faune, sa flore...

"Une trentaine de kilomètres de gorges suffirait à faire de la Cère une perle des rivières du Massif central et de la ligne ferroviaire une des plus étonnantes de France " 

L’intérêt ornithologique

Les gorges profondes de la Cère sont un lieu de prédilection pour les oiseaux de proie.  Les rapaces jouissent d'un territoire de chasse naturel en ce lieu retiré, protégé par des remparts rocheux nus de toute végétation et où cohabitent de nombreuses espèces animales. Ainsi l'aigle botté, le circaète Jean-le-Blanc, l’autour des palombes, tous recensées par le C.R.E.N. Limousin dans le site. Ou encore l'épervier d'Europe, le busard cendré, les chouettes hulotte et chevêche, tous protégés nationalement. Mais dans cet espace de calme et de verdure, outre les rapaces, on rencontre aussi le tichodrome échelette, le martinet à ventre blanc, le cincle plongeur...

L’intérêt mammalogique

Selon l’étude faite par M. Brosselin (1971), les gorges de la Cère ne présentent que peu d’intérêt sous un angle cynégétique. Le gibier n’y est pas abondant, à l’exception de quelques espèces mobiles : chevreuil et sanglier. Sinon les autres mammifères dont l’existence fut notée sont la genette d’Europe (Genetta genetta) et la musaraigne de Miller (Neomys anomalus) qui bénéficient d’une protection nationale ; le blaireau, quelques mouflons de Corse (Ovis gmelini) et même quelques chamois (Rupicapra rupicapra) auraient été observés. Pour ce qui est de la Loutre d’Europe (Lutra lutra), signe d’une richesse piscicole et de la bonne qualité des eaux, et le chat sauvage (Felix sylvestris), ils auraient peut être disparu.

L’intérêt piscicole

Longtemps connue et réputée pour sa ressource en poissons, le cours d’eau de la Cère est aujourd’hui très différent. En effet, depuis presque un siècle, la Cère est utilisée industriellement au sein des Gorges, pour la production hydraulique d'électricité. La faune piscicole a subi la mise en place des galeries et des prises d'eau (Nèpes, Montvert, Camps) mais aussi des barrages (Saint-Etienne-Cantalès en amont et Brugales en aval). Ces infrastructures qui canalisent, retiennent, dévient l’eau compliquent la vie piscicole. Heureusement depuis une dizaine d'années on observe une nette amélioration grâce à :

  • * l'équipement en stations d'épuration dans la plupart des communes,
  • * l'aménagement de passes aux ouvrages de Montvert et de Camps afin d'assurer la montaison des poissons,
  • * l'obligation pour l'exploitant EDF de passer d'un débit de 500 litres/seconde à 2 200 litres/seconde dans le tronçon court-circuité1 (TCC), conformément à la nouvelle loi sur l'eau de 2010.

La qualité de l'eau devenue plus fraîche, l'augmentation de la surface des frayères, du nombre de caches et l'amélioration de la nourriture ont permis d'accroître considérablement la population de poissons tels que truites, vairons, loches,lamproies de planer... Une grande partie des gorges est sous la surveillance de l'AAPPMA de Laroquebrou, laquelle est en mode de gestion patrimoniale, c'est-à-dire qu'elle agit sans introduction de poisson. Les truites omniprésentes sont des truites sauvages, des truites "de souche"!

Les gorges de la Cère constituent l'un des plus beaux parcours de pêche du Massif central et même si certains tronçons sont parfois un peu scabreux, de nombreux pêcheurs viennent de toute la France la pratiquer. La beauté sauvage des paysages y est pour beaucoup !

1 Le tronçoncourt-circuité d'un cours d'eau est la partie située entre la prise d'eau (le barrage) et la restitution (la centrale électrique). Le débit du tronçon court-circuité, appelé débit réservé, est artificiellement réduitbet correspond au débit naturel diminué du débit dérivé dans la galerie.

L’intérêt chiroptérologique

Les gorges de la Cère constituent un site très riche en espèces de chauves-souris (16 selon l’étude du C.R.E.N. Limousin de janvier 2003). Pas étonnant puisqu'on y dénombre pas moins de 47 lieux de reproduction et d’hibernation. Le réseau d'abris est assez exceptionnel : outre les deux sites principaux que sont les maisons abandonnées du site de la gare de Lamativie (46) et un peu plus en amont dans les gorges celui de l’ancienne halte S.N.C.F. de Siran (15), les chiroptères disposent des trente fenêtres situées le long des galeries d’amenées d’eau aux usines E.D.F, des quatre anciennes poudrières, des six tunnels et de cinq abris sous roche.En hibernation, on y repère notamment les espèces suivantes : le petit rhinolophe et le grand rhinolophe, les murins (de Bechstein, de Daubenton et à oreilles échancrées), le grand murin, la barbastelle, l'oreillard roux.En période de reproduction ou de transit on observe également d'autres espèces comme le minioptère de Schreibers, le vespère de Savi, la pipistrelle, la sérotine commune, la noctule commune ou encore la noctule de Leisler. 

L’intérêt entomologique

Selon l’étude menée par le C.R.E.N. Limousin entre mai 2002 et janvier 2003, sur les 118 espèces de coléoptères Cerambycidae, 94 d’entre elles ont comme plante hôte, des espèces d’arbres de feuillus, alors que seulement 17 espèces sont inféodées aux résineux. Trois espèces d’insectes sont particulièrement remarquables dans les gorges de la Cère :

  • la rosalie des Alpes (rosalia alpina) (coléoptères cerambycidae)
  • le chrysotribax hispanus, une espèce de carabe (coléoptère carabidae).
  • le cordulégastre bidenté (cordulegaster bidentata) (odonate anisoptère).

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